Le sport est aujourd’hui un des véhicules les plus efficaces pour promouvoir l’image d’une marque. Les entreprises ont intégré cette donne depuis longtemps et investissent pour associer leur marque à une pratique sportive, qu’elle soit de haut niveau ou ouverte à tous, les territoires en revanche sont en retard sur cette approche. Si vous interrogez des passants dans la rue en leur demandant quelle est la ville la plus « eco-friendly » ? La ville la plus artistique ? Celle où l’on mange le mieux … ils sauront vous citer une ville en particulier. Par contre si vous demandez quelle est la ville la plus sportive, personne ne saura vous donner une réponse particulière.
Cependant, quelques territoires voient leur image associée à un évènement (24h du Mans, Le Grand Prix de Monaco ou de Singapour) mais sans qu’aucune métropole n’ait, à ce jour, durablement associée son image aux valeurs du sport.
Ces valeurs, pourtant, sont en cohérence avec l’image que les grandes métropoles du monde cherchent à imposer. Elles parlent à la fois de bien-être, de santé, de forme et de performance ; mais aussi de convivialité, de partage, et de réussite collective.
Dans le marketing territorial, le caractère sportif d’une ville est un argument essentiel. Parce que le sport dispose d’une capacité exceptionnelle à tenir un message universel. Mais surtout parce que le sport adresse des valeurs qui sont au cœur des enjeux des métropoles durables.
Le sport parle de bien-être et de santé par la pratique personnelle. Des enjeux plus que jamais d’actualité avec le contexte de pandémie que nous vivons actuellement. Il parle d’excellence et d’exigence par les performances des athlètes de haut-niveau, de solidarité et de partage par la convivialité des rencontres, de rayonnement et d’universalisme par l’accueil des grands évènements. Il est spectacle, il est loisir, il évoque l’innovation et la ténacité, il invoque l’inclusion et l’accessibilité.
« Santé », « inclusion », « performance », « rayonnement », « loisirs », « innovation », « solidarité », « excellence », « bien-être » … toutes les métropoles mondiales cherchent à s’imposer sur l’ensemble de ces enjeux ! Aucune, pourtant, n’est parvenue jusqu’alors à s’imposer comme la « Ville du sport » …
Certaines métropoles sont devenues des références pour la tech, le shopping, le digital, le street art, l’environnement ou la gastronomie. Des villes se sont imposées comme capitale de la finance, des casinos, du commerce maritime, des assurances, de la chaussette ou de l’automobile… mais la position de ville de référence mondiale pour le sport reste à prendre.
Qu’est-ce qui définit une métropole, comme « sportive » ? Est-ce le nombre de paniers de basket à l’hectare ? De parcours de golf dans un rayon de 50 km ? Le ratio de licenciés par habitants ? L’audience cumulée de ses grands évènements ? Le retentissement de ses clubs dans les championnats internationaux ? Ou bien le taux d’accessibilité des équipements pour la pratique sportive ?
Un peu de tout cela bien sûr. Mais tellement plus que la somme de statistiques qui, certes, disent quelque chose mais ne racontent rien. Une métropole sportive c’est surtout un esprit, une culture, une conviction partagée de ce que le sport peut apporter à la cohésion des territoires, à la performance des entreprises, à la mixité sociale, à l’éducation, à l’accomplissement personnel… Dans tous ces domaines, faire du Grand Paris la capitale mondiale du sport supposera de valoriser nos atouts, de mobiliser nos énergies mais aussi de progresser et de s’appliquer à nous-mêmes la discipline des champions pour pousser toujours notre exigence.
Le lien entre le sport et l’attractivité du Grand Paris se décline dans de nombreux domaines : le sport pour tous, le sport au travail et à l’école, l’accueil d’Organisations Sportives Internationales et de Grands Événements Sportifs Internationaux, la diplomatie, le tourisme et la valorisation du patrimoine, le rayonnement des grands clubs mais également l’innovation et la santé.
Si le Grand Paris veut s’imposer comme La Métropole de référence pour le sport, encore faut-il qu’elle ait quelques arguments à faire valoir pour y venir.
Comment nous situons-nous parmi les capitales mondiales en termes d’équipements ? En termes de pratique individuelle ? Quelles sont les audiences de nos principales manifestations sportives en comparaison à Londres, New York ou Shanghai ?
Sommes-nous particulièrement engagés dans l’inclusion par le sport ? Nous singularisons-nous par l’intensité des échanges entre sport, innovation, industrie ?
Tant de questions qui ont amené Paris-Ile de France Capitale Economique à mener cette réflexion autour du Sport et de sa place au sein du Grand Paris. Pour se faire, nous avons mené une étude conjointement avec la Chaire d’économie urbaine de l’ESSEC. Celle-ci s’articule autour de trois grands piliers : le sport professionnel et le développement du Grand Paris ; la pratique sportive et ses effets d’entraînement pour le Grand Paris et l’écosystème du sport dans le Grand Paris. Au-delà de cette réflexion nous avons cherché à mettre en avant 23 propositions pour faire du Grand Paris LA capitale mondiale du sport, à destination des pouvoirs publics et privés, afin de montrer que parfois seulement quelques actions suffisent pour améliorer l’attractivité mondiale d’un territoire, pour faire la différence auprès des métropoles voisines, pour être le premier choix des investisseurs, …