Cette étude originale permet de montrer les liens entre culture, industries créatives et attractivité à l’échelle du Grand Paris grâce à l’analyse de chiffres clés et le recueil de témoignages d’acteurs du secteur culturel.
Avec plus de 700 infrastructures de création et de lieux de formation, plus de 8 000 lieux de diffusion, l’organisation, en 2022, de 500 festivals et de plus de 300 expositions, l’ouverture ou la réouverture de 44 lieux culturels entre 2014 et 2019 pour seulement 9% de la population nationale, le Grand Paris se caractérise à la fois par une hyperconcentration des infrastructures culturelles et par une population « surconsommatrice » de produits culturels en comparaison avec d’autres villes. Son poids dans le PIB est estimé à 21,5 milliards d’euros en 2015 pour l’Île-de-France ; la culture et les industries créatives réunies représentent 10% des emplois de la région, soit plus que les secteurs de l’automobile, l’aéronautique et la pharmacie réunis ; avec une hausse de 31,2% de la création d’entreprises culturelles en Île-de-France entre 2019 et 2020, dont de nombreuses start-ups soutenues par des incubateurs dédiés (Créatis, Incubateur du Patrimoine, 104Factory) elles sont plus dynamiques que la moyenne nationale sur la même période (+27,4%).
L’étude de Paris-Île de France Capitale Economique pose clairement la question du lien entre vitalité culturelle, concentration des industries créatives d’un côté et attractivité de l’autre : ce lien est évident pour l’attraction des touristes, de loisirs comme d’affaires, avec 55 millions de visiteurs en 2019, 44 millions en 2022 dont 65% qui ont visité au moins un monument ou un musée, générant 22 milliards de retombées économiques indirectes en 2019. Il l’est également sur l’attraction des classes créatives : le talent attire le talent. Et les talents attirent les entreprises qui souhaitent travailler avec eux, pour eux, voire simplement à leur proximité. Le cas de Paris confirme la théorie de Richard Florida dans The rise of the creative class sur ce point, mais pas nécessairement sur le lien qu’il établit entre présence d’une importante classe créative et un haut niveau de développement économique : on ne peut pas établir de corrélation ; bien d’autres facteurs entrent en jeu pour permettre la fertilisation croisée – dont la perméabilité entre les différents milieux qui est loin d’être évidente.